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      « Noël, chantons tous Noël ! » Oui, nous pouvons à bon droit chanter, nous émerveiller de ce Noël nouvelet, comme le chantaient nos anciens cantiques. Car Noël, c’est bien plus qu’une magie passagère, ce moment d’exaltation collective, où l’on se fait des cadeaux, où l’on se souhaite de « bonnes fêtes » sans bien savoir de quoi elles sont faites, où nos villes sont illuminées pour mieux s’éteindre quelques jours après. De fait, il en est besoin de ce temps de répit, de bienveillance, en notre époque tourmentée, où il devient difficile de s’adresser aux autres autrement qu’en mode revendicatif, quand ce n’est pas en mode pugilat. Mais Noël, ce n’est pas juste une trêve dans le quotidien, une douceur de confiserie. Noël, c’est la bonne nouvelle, celle que déjà Isaïe entrevoyait : bonne nouvelle, autrement dit évangile, d’un salut qui vient, qui s’approche, console, rachète non seulement Jérusalem mais tous les lointains de la terre promise, tous les exilés-migrants rejetés aux frontières d’un monde cadenassé : tu n’entreras pas, ici, c’est chez moi. Mais quand on ferme la porte à Dieu, il a le génie d’entrer par la fenêtre, chère et bonne fenêtre du ciel, Vierge Marie, merci. La bonne nouvelle, la voici donc : « Il règne, ton Dieu. » Et parce qu’il règne, il vient servir, il vient nous servir, il vient nous offrir sa liberté souveraine, divine, liberté d’aimer sans mesure te sans condition, liberté de se faire humble et petit pour grandir autrui. Il n’y a pas d’autre joie, pas d’autre manière d’aimer.


          Contemplons, frères et sœurs, le grand mouvement de l’incarnation du Fils de Dieu qu’en quelques versets fulgurants dessine saint Jean dans le prologue de son évangile. Tout part de l’éternité de Dieu, de cet amour infini, éternel, trinitaire, du Fils tourné vers son Père et respirant de son amour dans l’Esprit. Et voici que, dans ce commencement sans commencement, advient, comme un excès, comme un débordement de joie et d’amour, la vie, lumière d’un monde orienté vers son Créateur, lumière des hommes si vite détournés du divin Potier qui les a tournés, façonnés à son image et ressemblance. Et qui part à leur recherche, parce qu’il les sait en mortel danger sans lui. Adam, où es-tu, où es-tu, homme, femme, mon fils, ma fille bien-aimée ? Je t’ai créé libre, pour ta joie, et tu as confondu liberté et servitude, lumière de ma Parole et ténèbres de ton cœur aveuglé par l’erreur et la tentation. Alors, je viens à toi, je viens restaurer mon règne en toi. Et pour que tu ne puisses me confondre avec tes idoles, me soupçonner de vouloir dominer sur toi, je viens tout petit, faible, je me fais ton enfant, t’appartenant, abandonné au creux de tes bras protecteurs, livré au bon vouloir de tes mains parfois sans merci. Et le Verbe s’est fait chair, et il a habité parmi nous, l’Un de nous, et nous avons vu sa Gloire dans une mangeoire, miche de pain divinement bon déposée à notre table, prête à se laisser manger : Prenez, mangez, ceci est mon corps, pour vous.


          À tous ceux qui mangeront ce Pain y déchiffrant le signe ineffable de l’amour divin, à ceux qui reconnaîtront dans l’humilité de la crèche comme à l’obscur de la croix la lumière de l’Amour souverain, le rayonnement de la gloire de Dieu, cet Enfant donnera de devenir enfants de Dieu. Si nous nous laissons toucher par sa faiblesse, transformer par sa grâce, il nous donnera de rayonner imparfaitement sans doute mais réellement de la Lumière que Noël a fait descendre sur terre.


          Oui, chers frères et sœurs, accueillons humblement le message du Dieu petit Enfant, du Dieu pauvre, qui vient régner en nous. Ouvrons-lui notre cœur, qu’il redevienne cœur d’enfant, sans barrière et sans masque, répandons cette joie divine de Noël : le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous et nous voyons sa gloire, et nous devenons en lui éternels. Aimons-nous les uns les autres car l’amour ne passera jamais. Amen.

Frère Bernard

Noël (jour)

(Is 52, 7-10 ; He 1, 1-6 ;  Jn 1, 1-18)

Homélie de Noël (jour)

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