Dimanche 1^er, nous participons à la veillée de prière organisée par les Sœurs dans leur chapelle, à 20h15, avant la fermeture de leur monastère. C'est un temps émouvant d'action de grâce pour près de quarante années de présence au Mesnil, dans la louange commune quotidienne, et une relation très forte avec le village. D'où la présence d'une centaine d'amis et villageois - l'ancien oratoire, attenant, ayant été aménagé pour pouvoir recevoir tout le monde. Mgr Stenger donne l'homélie après lecture de Jn 12 ­- « Si le grain de blé qui tombe en terre ne meurt pas, il reste seul (…) ». Il revient une semaine plus tard (le 9), pour célébrer l'eucharistie en signe de la communion du diocèse avec nos Sœurs ; un groupe de prêtres du diocèse est également présent, ainsi qu'une soixantaine de fidèles. Le 10, nous les recevons une dernière fois à dîner et vivons ensemble un bon moment d'amitié fraternelle. Le 13, jour du départ, nous chantons laudes chez elles et nous disons au revoir ; nous emportons le Saint-Sacrement et repartons… chargés de livres liturgiques et de carnets de chant ! Beau signe que la louange continue, au-delà des circonstances même douloureuses.

          Les 4 et 5, nous recevons deux journalistes de RFI, Anya Stroganova et Guelia Pevzner, en vue d'une émission sur l'histoire religieuse de l'émigration russe. Fr. Bertrand les emmène à Bussy-en-Othe faire la connaissance du monastère et de la communauté des moniales orthodoxes. Le 5 au soir, nous prenons la récréation avec le P. Pierre Thys, qui repart le lendemain après une semaine de retraite. Familier de notre monastère où il venait avec les prêtres de N.-D. de Lorette à Paris, il est à présent l'un des chapelains du sanctuaire de Montmartre.

          Le 13 au soir, Fr. Bernard, qui avait creusé le trou à cet effet, Michel et Gérard Bécard, sous la direction de René Prud'hom, plantent à l'entrée du cloître la pierre gravée Pax, œuvre d'Henri Charlier qui accueillait les visiteurs à l'entrée du monastère des Sœurs. Transmission de la paix bénédictine, pour tout homme de bonne volonté !

          Le 15, Sr Samuelle vient partager notre repas et nous raconter le mois qu'elle vient de passer à Montréal, pour le chantier de l'oratoire de la Fraternité des Sœurs de Jérusalem, à présent orné par ses soins de vitraux et de mosaïques.

          Petite réforme des horaires entrée en vigueur le 16 : l'office de none est repoussé d'un quart d'heure, à 14h30 ! Fr. Guillaume est à Paris ce jour-là et le suivant pour ses premiers cours à l'ISL. Logeant au séminaire des Carmes, il y retrouve les deux séminaristes du diocèse de Medellin en formation dans l'Aube, Camilo et Daniel.

          Vendredi 20, Fr. Bertrand porte la communion à Pierre Renaudin et lui donne le sacrement des malades. Notre ami, étonnant de sérénité face à la mort qui l'emporte quelques jours plus tard, le 26, se prépare à la rencontre de son Seigneur dans un très beau témoignage de chrétien.

          Le lendemain, sous un ciel qui ne s'éclaire que tardivement, a lieu la marche des pèlerins de la Sainte-Espérance, partie de la chapelle Saint-Flavit, dans les bois proches de Pouy-sur-Vanne. Fr. Étienne et Fr. Bernard y participent, avec une cinquantaine de jeunes et moins jeunes de l'ensemble paroissial et du diocèse. Selon la tradition récente mais bien établie, tous se retrouvent ensuite à la grange de l'hôtellerie pour un repas chaud bien mérité, et ensuite à la chapelle pour les vigiles de la Sainte-Espérance. Le lendemain dimanche, nous participons à l'eucharistie, présidée par Mgr Yves Patenôtre, qui donnera dans l'après-midi la conférence, et nous retrouvons les pèlerins pour le déjeuner à la salle polyvalente. L'après-midi, c'est Mgr Stenger qui préside l'office des vêpres, dont la beauté doit beaucoup à la chorale dirigée par Jean-François Velut. Notre évêque nous fait l'amitié de rester le soir au monastère, où le rejoignent ses amis de cours, ordonnés avec lui en 1975.